mardi 28 avril 2015

THE FLYING CLUB CUP (2007)

Le coup de coeur

(2007)



Le visage poupon de Zach Condon, la tête pensante du collectif Beirut, fait son apparition dans le paysage musical en 2006, date de la sortie de son premier effort artistique, "Gulag Orkestar", alors qu'il est tout juste âgé de vingt ans. Et deja, le musicien y faisait parler son talent précoce, mais néanmoins éclatant, au travers d'une kyrielle de vignettes envoûtantes aux charmes exotiques, complètement à contre courant de la norme musicale du moment.

Car trés tôt se revele en effet être un voyageur insatiable. Amoureux des cultures, de géographie et des espaces infinis, celui-ci déserte les bancs de l'école et son Nouveau-Mexique natal à seulement dix sept ans, âge ou l'on est pas sérieux parait il, pour aller vivre sa bohème en Europe, suivant ainsi les traces laissées par l'homme aux semelles de vent et par les poètes du 19éme siècle qu'il admire tant.

De ces pérégrinations, le juvénil troubadour raméne alors deux amours : la culture française (et la France en général), ainsi que la musique d'Europe de l'Est, qui deviendront ses principales inspirations et formeront bientôt le son si particulier de sa musique. Fort de ses multiples influences, le petit prodige de Santa Fé ne met pas longtemps à se trouver un style trés personnel et audacieux, reconnaissable entre tous, et dans lequel il fait rentrer tous ses fantasmes et tout son univers. Un univers charriant des cuivres Balkanisants omniprésents, donnant tour à tour une couleur festive ou bien mélancolique à ses chansons semblant avoir été imaginées dans le tumulte d'un jour de foire, totalement hors du temps, ou dans l'ivresse d'une fête sans fin, durant laquelle l'euphorie ferait rapidement place à la langueur, qui ferait rapidement place à l'euphorie de nouveau. Et ainsi de suite.

Très francophile, son deuxième ouvrage se nomme "The Flying Club Cup", et fait la part belle à notre belle contrée, comme en hommage à Jacques Brel ou encore Serge Gainsbourg, autant d'idoles qu'affectionne tout particulièrement Zach. Et ce sont des fanfares déjantées et des accordéons mêlés d'éléctronica qui viennent cette fois ci déluger sur ces treize titres aux résonances très francophones (Nantes, Cherbourg, Cliquot, Un dernier Verre, La Fête), en ajout d'instruments plus communs tels que la guitare ou le piano. Le tout formant un cadre parfait et somptueux pour que s'exprime cette voix franche et profonde, immédiatement identifiable, propulsant ses arabesques élégiaques d'un air détaché et rêveur, comme un écho sanglotant ou rigolant dans le lointain.

C'est qu'il est beau cet album, il vous invite au voyage, intérieur comme extérieur. Il navigue délicieusement entre la modernité et le rétro et propose probablement ce que Beirut a fait de mieux depuis sa création (avec le génial single "Elephant Gun", dont je vous conseille chaudement l'écoute). Un disque entre spleen et idéal comme aurait dit le grand Charles.

Nantes

A Sunday Smile
  

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